– #Manifeste LaCoTec (1/2) –

Éco-Smart-Carbone^(cc) – ES©² – est un concept LaCoTec (sous licence (cc) : Creative Commons¹) constitutif de l’approche que nous proposons et des « ingrédients » à la clef, tels que nous les appréhendons et les mettons en place et en œuvre pour composer un algorithme stratégique et opérationnel.

ES©² est l’acronyme d’Éco-Smart-Carbone^(cc) et constitue à ce titre une première clef de lecture :

• E / éco : pour économie ET écologie ;
  • économie en termes de pertinence de modèle (viabilité) et mobilisation de moyens (financiers, matériels et humains) pour proposer des solutions à un coût global² maîtrisé, à la fois économique pour l’ensemble des acteurs qui interviennent sur la chaîne de valeurs …
  • et écologique notamment en termes de bonne utilisation et affectation des ressources pour promouvoir une logique cohérente avec les objectifs de leur préservation, et où les questions de performance et de durabilité, voire de pérennité, participent de la viabilité des projets ;
  • NB. : un concept proche et qui nous inspire est celui de perma-économie qui recèle d’ores et déjà de multiples ressources³ ;
• S©² / Smart-Carbone (©² pour CO2, mais pas que … cf. ci-dessous) : les liens entre économie et énergies (et tous les développements à la clef) sont cent fois démontré (toutes énergies comprises, y compris les fossiles / formes carbonées dont l’exploitation a permis de faire émerger et de construire le monde moderne tel que nous le connaissons)⁴. LA question pour nous est celle du paradigme défini par le carbone, les éléments qu’il compose et les cycles correspondants⁵, que nous essayons d’appréhender en tant que sujets scientifiques ; qui à ce titre font l’objet de connaissances acquises, de recherches en cours, d’hypothèses et de débats, voire de controverses. Le sujet est trop prégnant pour s’interdire d’en parler, non ? Notre parti-pris est le suivant : le Carbone, sous ses différentes formes, ne nous veut pas de mal. A condition qu’on s’intéresse à lui, à ses formes et à ses cycles, le Carbone est l’ingrédient n°1 du vivant et à ce titre un allié objectif et avant tout un ami. C’est tout l’objet de proposer une approche « smart » ;
• ©² : du copyright au creative commons⁶. LaCoTec fait une place importante aux process d’innovation et à leur mise en partage. La question de la protection intellectuelle se pose, notamment pour mettre en place des droits de partage légitimes et assis sur une base de légalité reconnue ; elle s’avère plutôt complexe. Il n’existe pas d’équivalent des licences libres pour les brevets et la protection intellectuelle telle que conçue en France (brevets, procédures INPI – par ailleurs chères et chronophages – l’administration française est un ogre insatiable – et avec un calendrier pas vraiment synonyme d’agilité). Les copyrights peuvent sembler moins rigoureux et moins démonstratifs que les brevets, mais la protection juridique qu’ils octroient boxe dans la même catégorie. Surtout, et c’est tout l’intérêt pour nous, ils servent de référence aux mises en partage en open-source et leur traduction en termes de licence : les Creative-Commons ; pour rendre possible un vrai partage de valeurs.

1. ES©² vs. contexte ?

Progrès, confort, technologie … alimentent un consumérisme débridé, et une course au développement où tout le monde, littéralement, se tire la bourre. Le mode de vie des pays dits développés est coursé par l’entièreté de l’humanité. Et à juste titre. Mais les problématiques à la clef sont de plus en plus prégnantes : économiques, écologiques, sociales, sociétales, géopolitiques … Entre un monde occidental hyper consumériste et hyper connecté, et qui se cherche des ennemis y compris du côté des éléments chimiques qui sont la source du vivant, et le reste du monde qui n’y prête guère d’intérêt et s’approprie à son tour les ressources énergétiques qui ont fait notre développement et notre histoire moderne (charbon, gaz, pétrole, uranium …), la question énergétique et celle de ses transitions sont au cœur des enjeux qui traversent notre époque.

Loin de nous l’idée ou la prétention de prétendre régler les choses. Les échelles, les enjeux, les forces en présence … rien n’est vraiment à notre portée. Ni à la portée de qui que ce soit dans la grande tribu des gens aux pieds sur terre. Tribu que certains se plaisent à résumer à une masse de consommateurs, dont le seul intérêt serait précisément qu’ils consomment, sans poser plus de questions : économie linéaire, prédation des ressources, conditions de production, publicités asservissantes … et autres fast-fashion, malbouffe, surconsommation, etc. Résumé ainsi, le contexte est loin de faire rêver.

On peut néanmoins utiliser les atouts d’une époque dotée d’une culture technique et scientifique, qui déborde de supports prompts au partage et à la diffusion des connaissances et des analyses critiques, pour s’y engouffrer et faire l’effort d’identifier et de caractériser les dénominateurs communs. Et de s’approprier ceux qui sont à notre portée, à même de contribuer à des solutions locales, à nos échelles individuelles quotidiennes et sur le temps long, que nous nous efforçons de mettre en cuisine sous la bannière de l’ES©². Nous les y appréhendons comme les ingrédients d’un algorithme constitutifs de services, projets, prestations et produits plus ou moins vertueux, selon la rigueur des ressources et des méthodes. L’Éco-Smart-Carbone^(cc) est donc l’écriture de notre recette pour contribuer à contrecarrer les effets de cercles vicieux du modèle général, et proposer des solutions réellement pensées par et pour les pour les gens.

2. Un algorithme stratégique, à la fois complexe et systémique

Éco-Smart-Carbone^(cc) est un algorithme fait avant-tout de bon sens et d’une vraie dose de bienveillance. Si toute activité économique pourrait (devrait ?) par définition être aussi sociale et solidaire (économie vs. ESS ?), il nous semble plus abouti de conjuguer économie avec sociale et circulaire dans ses appréhensions les plus systémiques, et de cuisiner nos projets avec les recettes utilisées en matière de développement local, de circuits courts (aussi non alimentaires), de choix judicieux des composants et des matériaux, et de dynamiques de mises en filières des acteurs locaux.

ES©² caractérise notre démarche d’innovation de services et de procédés, qui dépasse par définition les entrées très disciplinaires de type science économique ou encore ESS avec une approche qui invite les sciences politiques. Notre approche se veut pluridisciplinaire et systémique, et requiert différentes familles de compétences et de savoir-faire. Dit autrement, l’ES©² convoque différentes disciplines et à leurs outils.

Les ingrédients utilisés dans la recette conjuguent le meilleur des solutions traditionnelles (certaines pratiques sont pluriséculaires : systèmes constructifs à base d’argile, de chaux, de chanvre, de bois, etc.) avec des solutions contemporaines (tech et énergies dans différents domaines) et des systèmes résolument modernes (théories économiques et divers modèles) pour composer cet algorithme complexe. L’ES©² a vocation à déterminer un cadre et les limites dans lesquelles nous essayons de nous inscrire, et à caractériser notre rapport à l’environnement d’un projet et son contexte, sans oublier les problématiques d’une époque où à peu près tout semble vouloir nous échapper. Et à ce qu’on en fait.

C’est à ce stade un projet qui s’essaye à la fois à la conception et à la mise en œuvre d’un algorithme où figure en proximité et en interaction une large gamme d’ingrédients :

Les deux premiers ingrédients, le Low-Tech et l’Open-Source, sont stratégiques, intensément contemporains et systémiques en tant que tels. Ils embrassent chacun les objectifs opérationnels que nous souhaitons mettre en avant. Ils se conjuguent pour composer un algorithme de solutions à la fois accessibles & performantes, circulaires & durables, innovantes & collaboratives :

1. Le Low-Tech, ou basse technologie en français, coche tous ces objectifs. L’idée n’est pas de se contenter d’une notion de technologie dégradée ou de réfléchir en « décroissant ». En effet, Low-Tech ne veut pas dire No-Tech. On s’inscrit ici plutôt dans une logique de réappropriation et de vulgarisation des techs. Le concept et ses applications concrètes sont en plein essor avec des acteurs qui lui donnent une dimension, une géographie et une profondeur à même de contribuer aux réponses à apporter aux enjeux de notre époque⁷.
2. L’Open-Source répond autrement et en complémentarité à chacun de ces mêmes objectifs. Il s’agit d’un modèle qui inclut et prévoit la mise en partage, à partir de droits définis et/ou de licences établies (de type droits d’auteur et/ou qui relèvent d’une approche type copyright) qui ne restreignent pas les droits de faire, mais au contraire les ouvrent et les mettent en partage pour diffuser et démultiplier le développement de solutions, innovations et leurs valeurs et effets attendus, tout en privilégiant les solutions moins prédatrices de ressources et accaparatrices des plus-values générées.

Ces deux axes de notre modèle permettent de proposer des services, produits et prestations qui sortent de la stricte relation client / produit(s), pour pousser les curseurs en matière d’effets utiles et partagés par l’ensemble des tentants et aboutissants de la chaîne de valeurs. Nos solutions sont ainsi :

LaCoTec en tant que projet coopératif, regroupe un collectif pluriel d’artisans et de consultants qui questionnent leurs pratiques et la pertinence des solutions qu’ils mettent en œuvre, et s’efforcent d’associer le meilleur de leurs solutions respectives pour constituer une offre cohérente qui s’inscrit dans le cadre défini par l’Éco-Smart-Carbone^(cc) en tant que trousseau de clefs pour nos échanges, débats et offre de solutions à la clef

3. Un algorithme insolent ?

Probablement. En effet, si on affirme que l’ES©² n’est pas un algorithme ennemi du Carbone, on prend quelques risques, et vraisemblablement celui d’une certaine forme d’excommunication. Et pourtant. Le Carbone, avant d’être l’ennemi n°1 de nos sociétés awaken, n’est ni plus ni moins qu’à l’origine du vivant (cf. ⁴). Et de tout le génie créatif qui va avec.

Le Carbone, ses cycles et toutes les ramifications induites, sont éminemment complexes et il semble difficile de se contenter d’une approche en stricte bilan. A notre sens, il mérite mieux que la guerre qu’on commence à lui livrer avec des objectifs économiques dont le leitmotiv principal, voire de plus en plus exclusif, est d’être décarboné. Le débat est pour ainsi dire interdit, et la fin et les moyens nous laissent perplexes. Est-ce qu’on ne serait pas en train de jeter le bébé avec l’eau du bain ? Est-ce que le cycle du Carbone et des énergies fossiles ne fonctionne qu’en mode on/off et ne peut pas être appréhendé en mode smart ?

Pour autant, l’Éco-Smart-Carbone^(cc) c’est l’inverse de la course aux énergies fossiles, aux prélèvements inconsidérés des ressources et aux pollutions aérologiques à tout crin. Si l’on entend régulièrement que le vrai bulletin de vote, c’est l’acte d’achat, que les consom’acteurs sont responsables des implications de leurs affectations économique, tandis que les consommateurs seraient responsables de l’état actuel des choses au titre de leurs non-implications, que dire des choix qui leur sont offert ? Qui nous sont offerts ?

Éco-Smart-Carbone^(cc) est une approche qui se veut pragmatique et de bon sens, avec un regard résolument critique sur les différentes formes d’énergies, leurs coûts (économiques, sociaux et écologiques), les usages et affectations, et les différentes alternatives mobilisables. Au final cela abouti à un parti pris plutôt simple : nous arrivons dans une période qui correspond pour de multiples raisons à la fin des énergies abondantes et bon marché, et toute énergie et économie d’énergie est infiniment précieuse au regard des coûts qu’elle génère.

Le challenge consiste donc à proposer des solutions énergétiques (de fourniture et d’économie) accessibles, performantes, durables, circulaires et innovantes, pour un coût global² maîtrisé, en étant critique sur les différentes solutions, pour chercher pour chaque projet, au cas par cas à caractériser les plus pertinentes, dans des géométries variables et qui dépendent de l’environnement du projet et du contexte.

ES©² enfin, correspond à la fabrication d’un concept et avec lui l’affirmation d’un objet culturel, fait pour pouvoir échanger et contribuer au débat et le faire indispensablement progresser. Concept qui par le simple fait d’exister nous incite et nous permet de revendiquer une approche et aussi pour faire parler de nous. En effet, il participe à nous faire faire un pas de côté en comparaison de trop nombreuses bonnes intentions qui se heurtent à leur propre refus d’outils marketing et com. Résultats, trop de projets et/ou d’acteurs qui se privent des ressorts d’une narrative réfléchie et des outils utilisées pour se frotter aux logiques de marché. Des acteurs qui se réfugient derrière un paravent ESS pourtant bien fragile pour projeter d’autres valeurs et traiter par un mépris puéril les outils de communication et de marketing (jugés souvent comme un gros mot) qui pourtant sont ceux qui font le lien avec le public. Et qui au final abandonnent le front là où le combat fait le plus rage, ou pire, s’y retrouvent désarmés et nus, là où il se perd ou là où il se gagne. S’il est peu probable que nous recevions l’oscar de la com’ à LaCoTec, nous ne laisserons pourtant pas ce front aux autres compétiteurs sans y livrer bataille. D’autant que nous avons des choses à dire et à proposer. Nous le laisserons d’autant moins que nos solutions sont précisément Éco-Smart-Carbone^(cc), face à un océan de produits, prestations et équipements qui ne se posent aucune questions et ne permettent pas vraiment aux consommateurs de le faire.

Ce propos peut paraître présomptueux pour une petite équipe, quelque part du côté ouest atlantique français. Mais il constitue de fait un des piliers de l’ADN qui nous anime et un des deux volets du présent manifeste. Les enjeux de l’époque ne sauraient faire l’économie d’un peu de matière grise et d’une certain niveau d’exigence. Nous nous efforçons de définir un cadre qui soit à la hauteur et au sein duquel s’inscrire, en essayant de constituer une boucle de rétroaction pour, d’une part, conceptualiser et réfléchir intelligement nos solutions, et d’autre part, les mettre en œuvre et être dans le faire au regard des enseignements et conclusions à en tirer. Et à partir des cas pratiques réalisés, réalimenter le concept pour l’améliorer ainsi que nos solutions et leurs externalités. D’où nos propositions de solutions qui ont vocation à cocher de mieux en mieux et de plus en plus des caractéristiques intéressantes correspondant à différentes familles de critères, constitutives d’un score à atteindre avec des résultats à améliorer en continue. Ce qui renvoie aux côtés complexe et systémique des choses, critères à part entière de l’ES©², bouclant la boucle pour des solutions accessibles, performantes et durables, d’une part, et circulaires, collaboratives et innovantes, d’autre part, en mode low-tech et open-source (dans la mesure du possible…).

Notes de bas de page

Notes de bas de page et/ou renvois vers des pages internet qui nous semblent pertinentes, dans la mesure du possible sourcées et utiles à explorer en lien avec la thématique traitée. Sauf mention particulière, ces références ne renvoient à aucun engagement ni liens de notre part, de type commerciaux, échanges de données personnelles, etc. Nous ne référençons que les articles et n’engageons pas leurs auteurs pour leurs différentes publications ni ne nous engageons quant à toute autre publication de leur part. Nous utilisons diverses ressources pour faciliter le choix de l’internaute / du lecteur et l’aider à se faire un point de vue pour s’y retrouver dans la complexité des questions énergétiques et des solutions à appréhender.

1. Éco-Smart-Carbone – ES©² : marque sous droit d’auteur, avec un copyright d’attribution et mise en partage via une licence Créative Commons CC BY NC SA. Toute utilisation à des fins commerciales n’est pas autorisée par la présente licence. Le cas échéant, se rapprocher de LaCoTec. ↩︎
2. coût global : plus d’infos https://coutglobal.fr/cout-global.html, ou https://www.enviroboite.net/cout-global-2459 ↩︎
3. cf. : http://permaeconomie.fr, https://www.apesa.fr/permaeconomie, ↩︎
4. cf. : travaux de : JM. Jancovici (https://jancovici.com) et notamment son intervention, certe qui a quelques années, devant la commission du développement durable en 2013 : https://www.youtube.com/watch?v=xxbjx6K4xNw,
   Gaël Giraud : https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-croissance-une-affaire-denergie
   John Reilly : https://www.cairn.info/revue-d-economie-du-developpement-2015-3-page-19.htm
   Nicolas Perrin : https://la-chronique-agora.com/or-noir-en-a-vu-autres/
   etc. ↩︎
5. cycles du carbone, géophysique, biosphérique, atmosphérique, océanique, géologique, etc.
   D’innombrables publications existent sur le sujet. Parmi les articles intéressants de vulgarisation, on pourra se tourner vers l’académie des lettres et sciences de Montpellier : https://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/academie_edition/fichiers_conf/PUECH-CUQ-2017.pdf , ainsi que : https://cycleducarbone.ipsl.jussieu.fr/index.html, https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/td-cycle-du-carbone2.xml#reponse2, https://www.climato-realistes.fr/categorie/article-par-theme/climat/carbone/ https://new.societechimiquedefrance.fr/wp-content/uploads/2019/12/2013-371-372-fev.-mars-p25-Amiotte_HD.pdf ↩︎
6. plus d’infos : https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/fr/deed.fr, https://paris-sorbonne.libguides.com/open-access/creative-commons ↩︎
7. cf. lowtech-lab, club, presse … ↩︎
8. coût global : plus d’infos https://coutglobal.fr/cout-global.html, ou https://www.enviroboite.net/cout-global-2459 ↩︎

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